OKA Media est une entreprise qui a attiré mon regard il y a quelques années. En 2018, à l’issue du Zevent, un making-of est produit par leur équipe, une commande des organisateurs Dach et ZeratoR. Le produit est particulièrement bien fini, dynamique et surtout, très attentif aux codes de Twitch, comme de Youtube. Je faisais sans le savoir la rencontre du travail d’Adham Hassan.
Le fondateur d’OKA Media est assez discret dans le secteur. Pourtant, son travail joue un rôle pour les créateurs·trices de contenu qui sont aujourd’hui de plus en plus nombreux·ses. OKA Media, c’est une entreprise dont le parcours laisse sans voix. Créée par Adham Hassan alors qu’il n’a que 16 ans, l’entreprise a déjà un objectif : faciliter l’accès aux créateurs·trices de contenu à des monteurs·teuses vidéo professionnel·les.
Un enjeu qui peut paraître anodin à celui ou celle qui n’est pas familier avec les enjeux du secteur. Pour comprendre tout l’intérêt d’OKA Media, il est nécessaire de remonter dans le temps. Un bond au début des années 2010, alors que l’esport renaît de ses cendres et que le streaming émerge au sein d’une niche.
Pour m’accompagner dans cet exercice, Adham Hassan a accepté de se prêter au jeu de l’interview afin de revenir sur son parcours. Une occasion d’évoquer avec lui la fondation d’OKA Media et la direction prise par l’entreprise.
Avant OKA Media, un rêve d’ado sur Youtube
Pour Adham Hassan, l’aventure commence très tôt. Il a 11 ans lorsqu’il reçoit son premier téléphone portable. Une acquisition fondamentale, sa porte d’entrée vers Youtube. Il visionne du contenu et ne tarde pas à faire ses débuts en créant sa propre chaîne.
Son expérience ne repose alors pas sur des connaissances, car jusqu’ici, l’audiovisuel lui était parfaitement inconnu. Néanmoins, il passe par un apprentissage en ligne. Il s’appuie sur de nombreux tutoriels de montages vidéo et enregistre ses premiers essais avec son portable. Le contenu de la chaîne est peu orthodoxe, des tutoriels parfois limites avec les conditions d’utilisation de Youtube, amenant en 2015 à la fermeture de ladite chaîne.
Pour autant, cette première expérience est fondatrice. Durant près de deux ans, Adham a cultivé sa passion pour le montage vidéo plus que pour la création de contenu. Il a développé des compétences et des connaissances qu’il désire mettre à profit.
Ces premières années ne sont pas très glorieuses, comme chaque commencement. Ma chaîne avait quelques milliers d’abonnés parce que les tutoriels faisaient cliquer. – Adham
Il obtient à 14 ans son propre ordinateur portable. Il explore de nouveaux horizons numériques dont League of Legends et Twitch. Dans la faille de l’invocateur ou sur des streams, il découvre de nouveaux aspects de la culture web. Très vite, il cherche à suivre du contenu dédié à League of Legends. La même année, le streamer Corobizar lance son site corobizar.com. Une plateforme intégrant un launcher où plusieurs streamers se relaient en jouant à League of Legends.
Parmi eux, un streamer attire particulièrement l’attention d’Adham : il s’agit de Sardoche.
Un nouveau concept de chaîne : Best of Sardoche
En 2015, Twitch et plus généralement la création de contenu sont bien différents de ce que nous connaissons aujourd’hui. À cette époque, la majorité des influenceurs·euses sont rattaché·es à des structures comme Millenium ou Eclypsia. Quelques rares personnalités comme ZeratoR revendiquent leur indépendance, tandis que sur Youtube, le gaming reste un aspect très secondaire. On peut retenir la grande précarité des créateurs·trices de contenu durant cette période, comme l’exemple de Yuber traité dans un précédent article.
On retrouve dans les structures des chaînes dédiées au replay des lives. Dans quelques cas, il existe des vidéos compilant les moments clés d’un ou de plusieurs streams s’approchant des formats actuels de best of. Sur Youtube, des chaînes indépendantes émergent, réalisant aussi ces compilations. Le montage est sommaire, il réunit parfois le contenu de plusieurs créateurs·trices avec assez peu de cohérence. C’est encore pour beaucoup une sorte de copie de format comme le Zap2Spi0n, très inspiré des zapping télé.
Adham consomme ce genre de contenu, mais il trouve assez mal l’offre face à sa demande. Il décide alors de créer sa propre chaîne Best of Sardoche. Le principe est de dédier l’intégralité des vidéos au streamer, en apportant une certaine narration d’une vidéo à une autre.
Très rapidement, l’engouement pour son contenu est réel. Les viewers sont au rendez-vous et chaque semaine, une vidéo est attendue par la communauté. Il prend contact avec Sardoche, échange avec le streamer qui lui fait des retours lorsque l’utilisation de son image ne lui plaît pas.
Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire avec une audience pour un personnage comme Sardoche. C’était l’occasion pour moi d’opérer une chaîne, mais sans la partie écriture et création du contenu. – Adham
Pendant 2 ans, Adham va faire de ce rendez-vous hebdomadaire, le centre de son monde. Dans le même temps, il poursuit sa scolarité, impactée par le temps que représente la réalisation des vidéos. La qualité du contenu évolue avec le temps et l’expérience. En simultané, quelques créateurs·trices de contenus commencent aussi à faire appel à des membres de leur communauté pour réaliser des vidéos du même acabit.
Après plus d’une centaine de vidéos, il décide de prendre du recul et d’engager des monteurs·teuses pour prendre le relais sur la chaîne.
OKA Media, un lancement périlleux
En 2017, une vidéo publiée sur la chaîne Best of Sardoche annonce la recherche de monteurs·teuses pour rejoindre l’équipe. Très vite, la communauté s’emballe et Adham se retrouve devant une montagne de candidatures. Le temps de visionner chaque maquette, d’échanger avec les concernés, il réalise bien vite la difficulté à laquelle il est confronté. Naît en son for intérieur l’idée d’OKA Media.
Une plateforme capable de mettre en relation des monteurs·teuses compétent·es et certifié·es avec des créateurs·trices de contenu demandeur de leurs services. Sauf que pour réaliser une telle ambition, il va falloir trouver beaucoup de ressources. Rome ne s’est pas faite en un jour, certes. OKA Media, elle, a pourtant réussi à se constituer en un temps record.
Entouré de ses premiers monteurs, Adham endosse un nouveau rôle. Il est désormais au contact des clients, crée son réseau et cherche à étendre son champ d’action auprès de nouveaux créateurs·trices de contenu. En 2018, il est contacté par Dach pour réaliser le Making of du Zevent 2018, une expérience qui a marqué durablement l’avancée de l’entreprise.
Dach m’avait envoyé un message pour le Zevent. Il voulait améliorer le contenu de l’événement. J’étais à Aix-les-Bains et j’ai sauté dans le premier train pour Paris. C’est la première fois que je prends du recul sur cette expérience et je me rends compte que c’était incroyable comme opportunité. – Adham
Avant d’opérer une telle percée, il a été nécessaire de suivre un long chemin de croix pour mettre en place OKA Media. Au départ, Adham est dans un statut d’auto-entrepreneur, comme son collaborateur Rémi Malandain. Chaque contrat demande un suivi laborieux et chronophage. De plus, il est difficile d’être pris au sérieux par les avocats et banquiers que rencontre Adham, alors âgé de 16 ans. Néanmoins, le projet tient la route et parvient à convaincre ses interlocuteurs.
Après quelques mésaventures qui ont coûté cher à l’entreprise, Adham parvient à obtenir un capital de départ suffisant pour mettre OKA Media sur les rails. Pendant 2 ans, l’équipe va prendre sur elle pour rendre le modèle viable. Résultat, la formule paie. OKA Media se fait un nom auprès des créateurs·trices. Nombre d’entre eux, au sein de structures, mais aussi indépendant·es, font appel à leurs services.
Construire une plateforme commune aux créateurs·trices et aux monteurs·teuses
Jusqu’ici, pour les monteurs·teuses vidéo freelance, c’était toujours la croix et la bannière pour trouver sa clientèle. Dans le secteur, une véritable dévalorisation des compétences a été effectuée et ce pendant des années. En cause, le mode de financement des youtubeurs et des streamers. Certains dépendent des abonnements, les autres de la régie publicitaire mise en place par Youtube. Dans les deux cas, des sources d’investissements instables qui ne permettaient pas de financer un montage professionnel.
De fait, pendant plusieurs années, le montage vidéo était fait par des amateurs, peu qualitatif et souvent réalisé sur une base de volontariat. Cependant, avec l’avènement du sponsoring chez les influenceurs·euses, le financement est devenu de plus en plus stable. Un changement bienvenu, bien qu’il soit à l’origine de dérives, entre des logiques de casino et le recrutement des joueurs·euses par l’armée, la professionnalisation se fait souvent aux dépens du public.
Aujourd’hui, les créateurs peuvent beaucoup plus facilement trouver un·e monteur·teuse qui correspond à leur budget et à leur besoin. À l’époque, on retrouvait le même problème pour les graphistes et les dessinateurs, la catégorie des métiers passions qui se professionnalisent aujourd’hui. – Adham
De très nombreux Youtubeurs se sont d’abord dotés de monteurs·teuses pour se libérer du temps afin de produire plus de contenu. Les streamers n’ont pas tardé à suivre le pas. Aujourd’hui, tout streamer qui se veut professionnel est dans l’obligation de développer un contenu multi-plateforme afin d’atteindre son audience maximale.
OKA Media s’inscrit dans ce secteur en offrant un service qui se veut le plus simple possible pour les créateurs·trices et les monteurs·teuses. Depuis novembre 2021, une plateforme a été mise en ligne afin d’apporter un service en continu. Cette plateforme permet aux créateurs·trices d’envoyer une demande en quelques clics. Du côté des monteurs·teuses, il s’agit d’un suivi des offres personnalisées de contrats, de leurs avancées et d’un système de paiement garanti et fluide.
Il est possible de faire des retours directs sur la plateforme, d’apporter des modifications et des changements sans passer par un système laborieux d’envoi de documents d’une machine à une autre. Tous les outils et fonctionnalités sont pensés pour les créateurs·trices et monteurs·teues vidéo.
OKA Media ne reste pas passive dans ce processus. Pour être capable de minimiser autant que possible l’investissement des uns et des autres, il faut bien qu’une troisième entité se mette à la tâche.
Comprendre les besoins de chacun
Il était difficile pour les monteurs·teuses de faire entendre le coût de leurs productions. De la même manière, il était impossible pour les créateurs·trices d’accepter de verser des sommes supérieures à leurs revenus.
Un devis dans le milieu peut être difficile à produire, surtout lorsque l’on manque d’expérience. Un·e créateur·trice doit fournir ses attentes, à savoir : le type de montage souhaité, la durée de sa vidéo, la présence d’effets spéciaux, mais aussi l’attention toute particulière à sa patte personnelle. De l’autre côté, les monteurs·teuses comptabilisent leur temps de travail effectif, la qualité de la production, la difficulté de réalisation et je résume ici très modestement le grand nombre de variables.
Multiplions tous ces éléments par le nombre de candidatures lors d’une recherche de monteurs·teuses, autant dire que la tâche est titanesque. OKA Media joue sa meilleure main en connaissant le profil de ses prestataires sur le bout des doigts. Les monteurs·teuses freelances qui collaborent avec OKA Media sont certifiés·es dans leur domaine de prédilection. Les domaines peuvent être assez généraux comme des formats de Vlog, le gaming, mais aussi plus pointus comme Fortnite ou les vidéos de beauté.
C’est tout l’enjeu pour nous de nous adapter à chaque situation et de trouver le juste milieu pour servir au mieux les créateurs·trices et monteurs·teuses. Nous allons évoluer autant de fois que nécessaire pour le milieu. – Adham
Un barème a été mis en place en prenant toutes les variables possibles en compte, permettant ainsi d’offrir en très peu de temps un devis standardisé aux créateurs·trices. Néanmoins, ce n’est pas sans quelques loupés. Dans les premiers temps de l’entreprise, il a été difficile de mettre les curseurs aux bons endroits. À force d’ajustements, OKA Media est parvenue à ajuster le tir. Régulièrement, ce barème est réajusté afin de toujours correspondre à la réalité du secteur en perpétuel changement.
Pour s’assurer de la qualité des contenus produits par les monteurs·teuses freelances, OKA Media a ses propres certifications en interne, mais aussi sa formation. Youtube Maestro est une offre de formation en un mois, proposant d’apprendre les bases du montage vidéo, les connaissances liées au secteur et quelques notions pour faire ses premiers effets spéciaux. À l’issue de la formation, un premier client est proposé à ceux qui veulent rejoindre OKA Media. Pour les autres, des ressources sont transmises pour lancer leur propre auto-entreprise.
Les premiers plafonds pour OKA Media
En à peine 3 ans, OKA Media a commencé à rencontrer les premières limites de son développement. En France, le nombre de créateurs·trices de contenu vivant de leur production est limité. Quelques centaines d’élus peuvent se permettre de rémunérer un·e monteur·teuse vidéo. En servant d’intermédiaire entre les monteurs·teuses et les créateurs·trices, la société trouve son bénéfice sous forme de commission à chaque transaction. Plus le nombre de transactions est important, plus la société est florissante. Le nombre encore faible de créateurs·trices de contenu est donc un enjeu, tout comme le nombre de monteurs·teuses prêts·es à proposer leurs services sur la plateforme.
Depuis 2018, OKA Media a déjà très largement imposé sa marque et fait connaître ces ambitions dans le secteur. Les monteurs·teuses, professionnel·les ou amateurs voulant rejoindre l’aventure se sont déjà faits connaître. Depuis, l’équipe est à la recherche de futurs talents pouvant rejoindre ses collaborateurs. De nombreux monteurs·teuses freelance ne sont pas en collaboration avec l’entreprise. Ils possèdent déjà leur clientèle et ne voient pas d’intérêt supplémentaire à cette collaboration.
En mai 2022, l’entreprise comprend plus de 30 salariés et travaille avec plus d’une centaine de monteurs·teuses freelance. Parmi eux, une cinquantaine travaille très régulièrement grâce à la plateforme. Du côté des créateurs·trices, plusieurs centaines ont été clients ou sont régulièrement en affaires avec OKA Media. La création de la formation Youtube Maestro était une solution permettant d’assurer l’accroissement du nombre de monteurs·teuses. En revanche, pour les créateurs·trices, c’est une autre paire de manches. Bien qu’il existe des initiatives douteuses allant dans ce sens, on ne devient pas influenceur·euse grâce à une formation. Afin de répondre à ses besoins économiques, l’entreprise ne peut pas attendre l’évolution du secteur français. Il est temps pour OKA Media d’exporter son savoir-faire en dehors de l’hexagone.
Il y a un problème de taille de marché. En France, OKA Media ne pourrait pas être rentable. Il faudrait des années et des années pour rembourser la seule plateforme en reposant uniquement sur la France. Youtube et la création de contenu sont plus importants aux USA. – Adham
Pour OKA Media, la solution se trouve outre-Atlantique. Aux États-Unis d’Amérique, la société compte reproduire son modèle auprès de créateurs·trices américains·es. Déjà cinq créateurs ont signé avec OKA Media et ce n’est que le début pour l’entreprise. À l’aune de 2023, Adham envisage une extension de leur activité à d’autres pays anglophones comme le Royaume-Uni et l’Australie.
Pour accompagner sa transition à l’international, OKA Media est en discussion avec les Américains de Jellysmack. L’entreprise est spécialisée dans l’accompagnement des influenceurs·euses au cours de leur carrière. Elle comprend des figures notoires comme PewDiePie ou encore MrBeast. Le partenariat entre les deux entreprises est une opportunité pour OKA Media dans sa démarche d’ouverture à l’international.
Les verrous sautent, aujourd’hui OKA Media est parvenue à imposer sa vision d’un service qui était jusqu’ici entièrement assuré par des freelances isolés.
L’avenir de la création de contenu : l’ubérisation ?
OKA Media est une initiative qui a su percevoir la réalité d’un secteur encore naissant. Quatre ans plus tard, on voit fleurir leurs productions sur de très nombreuses chaînes Youtube de streamers·euses et Youtubeurs·euses. La réussite du projet tient à de nombreux points développés précédemment, et résumable par la simplicité du dispositif.
On peut nuancer le propos en apportant un regard critique sur le système dans sa globalité, notamment autour du statut de freelance, qui ne possède qu’une capacité très limitée à évoluer dans le temps. Celui-ci correspond aujourd’hui à la réalité du secteur, encore très précaire et fait de bric et de broc.
Il a d’ailleurs rencontré ces limites dans la construction d’un projet aussi ambitieux qu’OKA Media, qui ne pouvait pas reposer sur le travail d’une seule personne. L’entreprise se développe et croît grâce à sa formule, mais pour les freelances qui travaillent avec elle, les possibilités restent limitées. Ils peuvent accumuler un grand nombre de contrats grâce à la plateforme, mais une fois leur charge de travail maximal atteinte, quelles solutions peuvent-ils envisager ?
OKA Media a-t-elle intérêt à intégrer ces partenaires essentiels de sa réussite dans son équipe interne, de la même manière qu’elle a internalisé son administration ?
Ces questions sont complexes et ne sont aujourd’hui toujours pas tranchées. Elles ne dépendent d’ailleurs pas uniquement d’OKA Media, mais aussi de la sensibilité du secteur aux statuts professionnels. Il y a une véritable crainte, un rejet des structures dominantes suite à des expériences néfastes. L’indépendant est roi et personne ne se plaint actuellement du manque de coordination de ces acteurs. Il est même difficile de voir émerger des syndicats défendant les intérêts de ces travailleurs·euses malgré le besoin de structurer les professions.
Youtube Maestro sur le fil du business des formations
J’attire plus particulièrement votre attention sur la proposition d’offre de formation d’OKA Media. Cette dernière répondait avant tout à un besoin de la part de l’entreprise de dénicher de nouveaux talents en apportant ses connaissances sur le marché. Cependant, il faut rester vigilant sur la question. Youtube Maestro apporte des connaissances mobilisables dans le secteur, mais elle reste très inégale en comparaison avec le bagage obtenu dans une filière professionnalisante.
Le coût de la formation n’est pas strictement défini avant d’avoir participé à une conférence en ligne, mais elle représente un coût et des garanties en constantes évolutions. Le projet est encore a ses balbutiements, il est encore difficile de discerner les points d’amélioration pour l’équipe pédagogique. Une formation au départ proposée par le fondateur d’OKA Media, Adham Hassan et son partenaire Rémi Malandain.
Deux profils d’autodidactes qui n’ont pas reçu de formation ou un bagage de professionnel issu de l’enseignement. Cependant, ils ont été rejoints par trois employés entièrement dédiés au travail pédagogique. Ils assurent un suivi constant des participants durant leur formation. Il s’agit d’un enjeu pour OKA Media. La formation n’est pas leur principale activité et représente aujourd’hui une part conséquente dans l’entreprise.
Je ne mets pas sur le même plan la formation Youtube Maestro et les trop nombreuses écoles gaming ou d’esport qui ont fleuri un peu partout en France pour faire passer leurs étudiants à la caisse. Le débouché garanti au sein de la structure apporte une certaine assurance, mais demande un investissement assez lourd dû au statut de freelance. Pour mettre à niveau leur formation, les équipes d’OKA Media vont devoir penser à développer cet aspect pédagogique. Ils s’accordent sur des questions qui dépassent le cadre des formations traditionnelles. Il est normal d’investir le secteur, il s’agit de le faire avec les bons outils.
Une place au soleil pour OKA Media
Il est indéniable qu’OKA Media a réussi à convaincre ses partenaires. D’abord les créateurs·trices de contenu qui ont reçu très favorablement l’offre de service. De même, les monteurs·teuses qui n’arrivaient pas à faire valoir leur travail se sont démarqué·es grâce à un système qui valorise les compétences de chacun·e.
La société a comblé une place que personne n’occupait jusqu’alors. Elle est seule sur son marché, mais le secteur dans son ensemble tend vers le même objectif. Comme dans le cinéma ou la télévision, les rôles de chacun s’affinent sur le web. Les créateurs de contenu se dirigent uniquement vers leur proposition de divertissement. Ils s’entourent des meilleurs éléments autour d’eux pour réaliser leurs créations. Dans l’esport comme sur Twitch, des agents organisent les échanges et les partenariats pour leurs clients.
Des réseaux se sont constituer et des interlocuteurs comme OKA Media sont de plus en plus crédibles. Désormais, la voie est ouverte, et les freelances qui ne se rattacheront pas à une entité risquent de souffrir d’un manque de visibilité sur le marché. On le voit dans la production audiovisuelle, avec des entreprises comme Gozulting. Victor Jolivet, directeur technique de Gozulting avait répondu à nos questions sur Game of Rôle. L’émission cherchait un prestataire capable de produire son contenu, ils ont été convaincus par l’expérience de Gozulting. L’accumulation de compétences et de réseaux remporte aujourd’hui l’adhésion du secteur.
Pour la fin 2023, j’espère pouvoir ouvrir notre potentiel chez les créateurs hispanique. L’ambition est de créer cette marketplace mondiale où n’importe quel créateur de contenu va pouvoir venir faire sa commande de montage vidéo et être staffé sur la meilleure personne au monde pour la réaliser. – Adham
OKA Media participe donc à un système. Celui de l’esport business, de l’entertainment et donc fondamentalement capitaliste. Comme Adham me l’a répété durant notre échange, il ne cherche pas à réinventer la roue. Ils perfectionnent un modèle, repensent les modes de production dans leur contexte. Ils optimisent aujourd’hui ce qui fait la nature du secteur pour en tirer un maximum de rentabilité. Que l’on soit pour ou contre, dans cette dynamique, OKA Media est une réussite. C’est à l’entreprise de choisir ce qu’elle ambitionne d’être dans les années à venir.