D’année en année, Trackmania se fait peu à peu sa place en France en tant que jeu esport. Avoir la Trackmania Cup de Zerator comme figure de proue est, sans conteste, une aide précieuse. Les chiffres ne cessent de grimper, le jeu remplit désormais des salles entières, mais cela est-il suffisant ? Trackmania restera-t-il cantonné à jamais à une scène esport de niche où, au contraire, le jeu a-t-il tout pour devenir un futur grand de l’esport ?
Trackmania, un jeu simple à comprendre et apprécier
Une des forces principales de Trackmania dans sa quête vers le sommet du mont esport est tout simplement sa simplicité. Tout le monde peut comprendre aisément les règles du jeu en quelques secondes. Il y a des voitures, un circuit et le premier à franchir la ligne d’arrivée gagne la course. Bien sûr, Trackmania ne se résume pas seulement à ça. Un public averti remarquera un beau « wall hit » faisant gagner de précieuses secondes. Mais cela n’est pas nécessaire pour apprécier et regarder le jeu. D’ailleurs Nadeo a bien compris que cet aspect est un des points forts de leur jeu.
Le gameplay unique et accessible de Trackmania le rend universel. N’importe qui peut y jouer et pourtant tout le monde ne peut pas gagner. Il faut s’entraîner pour y arriver. À ce sujet, un aspect positif de Trackmania est qu’il ne requiert pas un entraînement H24 7/7 pour être au top. Vous pouvez avoir une vie à côté de votre discipline et être un champion du monde. Le deuxième atout indéniable de Trackmania est le spectacle qu’il offre. Aucune violence et un mode de jeu facile à comprendre par tous les spectateurs. Une finale de Trackmania : ce sont des frissons garantis ! On imagine bien des parties de Trackmania à 21h00 à la télévision – Nadeo
Les arguments avancés par Nadeo pourraient d’ailleurs laisser entrevoir un avenir radieux pour le jeu. En effet, voir du Trackmania passer à la télévision pourrait bien un jour devenir réalité. Si vous suivez la scène esport, vous n’êtes sûrement pas sans savoir que l’on parle beaucoup depuis quelques temps de l’arrivée de l’esport aux Jeux Olympiques. Si cela arrive un jour, de nombreux jeux risquent de se voir refouler par le Comité International Olympique. En effet, il est peu probable de voir des jeux contenant de la violence être acceptés.
De plus, il y a fort à parier que des titres faciles à comprendre fassent partie du lot. Dès lors, Trackmania semble avoir toutes les qualités requises pour faire partie des sélectionnés. C’est aussi l’avis d’un certain Zerator. Celui-ci s’était exprimé sur le sujet via un tweet lors du choix de Starcraft II comme jeu présenté aux JO de PyeongChang en début d’année 2018. Il avait cependant soulevé un point intéressant qui est, à l’heure actuelle, un frein à cette théorie, le manque de visibilité du jeu.
Franchement, je dis même pas ça parce que je suis en plein dedans, mais pour moi c’était Trackmania le meilleur choix. Pour plein de raisons
— ZeratoR (@ZeratoRSC2) 3 novembre 2017
Une scène française en développement
Mais alors, les chances de voir un jour un champion Olympique de Trackmania sont-elles réduites à néant ? Ce n’est pas forcément le cas. Si le jeu manque de visibilité, les choses sont en train de changer et notamment sur la scène française. En effet, en quelques mois, deux grosses annonces sont arrivées et ont considérablement dynamisé la scène nationale. Tout d’abord, c’est Zerator qui a annoncé sponsoriser son premier joueur en la personne de Carl Jr avant de sponsoriser Bren quelques mois plus tard. Puis une des plus grandes structures esport française, GamersOrigin l’a imité en annonçant le recrutement d’une line-up Trackmania.
Ces recrutements ont eu pour effet de donner de la visibilité à ces joueurs et donc par ricochet de la visibilité au jeu. Comme nous avons pu le voir lors de la Trackmania Cup, une rivalité saine a commencé à naître entre ces deux structures où la finale était composée de deux Zrt et de deux GO. Là encore, qui dit rivalité dit supporters et donc de la visibilité pour le jeu. Mais si ces recrutements mettent en lumière les joueurs, il faut bien des compétitions pour les voir s’affronter. Là encore, la scène est en plein développement comme nous l’a confié Bren.
C’était une descente aux enfers depuis plusieurs années, et le jeu reprend doucement sa force grâce à l’élan des dernières ZrT Cups et l’investissement de quelques personnes/groupes (notamment Softy qui organise la TMProLeague, ou les E-corp avec les nouveaux tournois online/offline qu’ils dirigent). – Bren
Il n’y a donc pas à s’alarmer, la scène gagne peu à peu de la visibilité. Il se pourrait donc que dans les années à venir, Trackmania devienne un grand de l’esport. Le jeu pourrait tout à fait suivre l’exemple de Rainbow6 à qui il a fallu du temps pour voir sa scène mûrir et exploser aux yeux du grand public esport.
La Trackmania Cup, véritable tremplin de l’esport
Quand on parle d’esport et de visibilité, comment ne pas évoquer la Trackmania Cup ? Parti d’une simple boutade, qui aurait cru qu’en quelques années que ce tournoi devienne une véritable référence mondiale ? La Trackmania Cup c’est en moyenne 30% de viewers en plus chaque année. C’est aussi un tournoi qui, au début, était online et qui désormais remplit l’Accor Arena de Bercy.
La Trackmania Cup reprend les thèmes emblématiques de Trackmania : créativité & compétition. L’apparition de cette Cup nous a donc évidemment fait super plaisir. En revanche, on n’imaginait pas il y a cinq ans, que Zerator la transformerait en un tel show avec autant de spectateurs et d’enthousiasme ! – Nadeo
Mais la Trackmania Cup à elle seule peut-elle porter l’esport ? La réponse à cette question semble être négative. En effet, n’oublions pas qu’une part non négligeable du succès de la Trackmania Cup vient de son animateur, Zerator. Une partie du public ne suivrait sûrement pas d’autres événements esport Trackamania sans lui. D’ailleurs, Zerator lui-même ne voit pas la Trackmania Cup comme une compétition mais plutôt comme un show même s’il ne nie pas que cela reste une compétition esport. C’est ce qu’il a déclaré l’an dernier lors d’une interview chez nos confrères de L’équipe.
Ça reste une compétition et l’objectif final est de soulever le trophée, donc forcément ça demande pour les joueurs une motivation et une rigueur d’entraînement autant que pour tous les autres tournois. Autrement, on sait également que l’objectif de ZeratoR est surtout d’en faire un spectacle, et c’est aussi à nous d’y contribuer, donc c’est avec plaisir qu’on joue le jeu jusqu’au bout en participant de bon cœur aux défis et en essayant d’amuser le public. – Bren
La Trackmania Cup ne pourra donc pas porter l’esport à elle seule. Elle a néanmoins sans conteste un rôle de tremplin. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment anodin de voir la scène en plein boom alors que la Trackmania Cup est devenue un événement majeur esport en France.
Shootmania, un échec dont Nadeo a su tirer les leçons
Si un jeu veut se développer en termes d’esport, il a besoin de l’appui solide de son éditeur. Là encore, c’est un point favorable pour Trackmania. En effet, Nadeo s’est déjà frotté à des rêves d’esport sur un de ses précédents jeux, Shootmania. Si le succès ne fut pas aussi retentissant que celui escompté, l’éditeur a su en tirer des leçons. En effet, après l’échec de la scène esport Shootmania, Nadeo a décidé de mettre une nouvelle stratégie de développement de l’esport en place.
Ce qu’il faut donc faire pour Trackmania, ce n’est pas de supporter des initiatives bling bling, mais continuer à supporter les initiatives locales tout en essayant que ce le soit dans plus de pays. Et c’est plutôt dans cet esprit que nous devrions faire nos investissements dans les années à venir sur Trackmania. Si un organisateur veut proposer une initiative locale à son pays, n’importe où dans le monde, nous devrions pouvoir le soutenir d’une manière ou d’une autre.
Notre objectif est d’avoir la scène esport la plus stable et la plus porteuse de valeurs positives et d’unification. Et la stabilité et les valeurs seront probablement nos meilleurs atouts pour que la scène esportive soit la plus grande possible dans la durée. Nous souhaitons qu’un maximum d’enfants ou d’adultes qui souhaitent pratiquer la compétition de course en jeu vidéo puisse le faire dans de bonnes conditions partout dans le monde, pendant que les spectateurs se régalent de voir leurs proches gagner une petite compétition ou des champions au niveau international.
Pour y arriver, notre priorité aujourd’hui est de continuer à créer / améliorer / développer des fonctionnalités et des services dans nos jeux qui peuvent répondre aux exigences des différents acteurs de l’esport, qu’ils soient joueurs, spectateurs, présentateurs (streamers) sponsors, ou encore organisateurs. C’est une équation complexe sur laquelle l’équipe d’Ubisoft Nadeo travaille chaque jour depuis 12 ans, tout en gardant le même gameplay pour assurer la stabilité pour les joueurs et les spectateurs. Le sport, c’est une histoire de champions et de supporters et ce n’est pas une histoire de jeu. – Nadeo
Une scène encore amateur
On l’a dit précédemment, Trackmania est facile à comprendre mais dur à maîtriser. Pour vous donner une idée du temps requis à s’entraîner, sachez que Carl Jr, multiple vainqueur de la Trackmania Cup a déclaré dans une interview sur NRJ s’être entraîné 100 heures sur les maps avant les qualifications.
Cela n’est pas vraiment surprenant quand on sait qu’en esport tout comme dans le sport, l’excellence passe par l’entraînement. Nous nous sommes alors demandé si certains joueurs étaient passés pro sur le jeu afin de pouvoir consacrer autant d’heures où s’ils devaient utiliser leur temps libre pour s’entraîner. Nous avons alors posé la question à Bren qui nous confiant qu’en 2018, il n’était pas possible de vivre de Trackmania.
Pour être le meilleur, il faut donc concéder de sacrifier son temps libre. La seule alternative ? Le streaming où vous pouvez allier entraînement et travail. Carl Jr s’est d’ailleurs lancé dans l’aventure depuis quelques mois avec un franc succès. Malheureusement, comme nous vous l’évoquions lors de l’un de nos précédents articles, le streaming n’est pas l’eldorado. Il y a certes beaucoup d’appelés mais peu réussissent à en vivre.
La scène Trackmania a beaucoup d’arguments en sa faveur en ce qui concerne sa progression en tant que scène esport. Les chances de voir celle-ci atteindre les sommets dans les années à venir ne sont donc pas si utopiques que ça. Malgré cela, tout n’est pas rose au pays des petits bolides.
En effet, la Trackmania Cup ne pourra tenir à elle seule la scène esport du jeu. De plus, les sacrifices devant être réalisés pour arriver au top sans que cela amène des garanties en termes de revenus pourraient en décourager plus d’un à s’investir en tant que joueur. Ces ombres semblent ne pas suffire à éteindre les voyants qui pour le moment semblent être au vert en ce qui concerne le développement de la scène esport.
Quelle évolution en 4 ans pour la scène Trackmania ?
Les précédents chapitres que vous venez de lire ont certes été revus et mis à jour, mais ils datent originellement d’il y a 4 ans. En 2018, la scène TrackMania s’annonçait pleine de promesses, notamment en France où l’on se demandait où cette Trackmania Cup pouvait emmener l’esport.
Comme on vous l’a précisé tout au long de cet article, Trackmania est un jeu au potentiel incroyable quand on parle d’esport et c’est donc tout logiquement que j’ai voulu faire cette mise à jour pour voir comment la situation a évolué. Je suis donc parti à la rencontre de joueurs qui vivent cet esport au jour le jour pour connaître leur point de vue sur l’évolution de cette scène.
L’arrivée de la Trackmania Grand League
Depuis la première publication de cet article, la Trackmania Grand League a débarqué et a donné un coup de pouce à la scène professionnelle esport de Trackmania. Celle-ci est désormais structurée au sein d‘une saison et d’une suite d’événements communs. Cette Grand League fait office d’événement central et sans surprise on y retrouve pas mal de visages déjà connus du public qui suit la Trackmania Cup depuis des années. On a également conservé les autres compétitions hors-circuit, dont la Trackmania Cup.
Mais que pensent les joueurs de cette nouvelle compétition et de l’impact qu’elle a eu sur la scène ? Eh bien, pour Binkss, joueur de l’équipe Izi Dream, c’est un bon pas en avant pour l’évolution de la scène Trackmania, malgré une formule perfectible. Du côté de Affi, joueur pour la Team BDS, on salue également l’arrivée de cette Trackmania Grand League qui a notamment permis la mise en place d’un salaire mensuel pour les joueurs.
Bien que la mise en place de la TMGL ait pris du temps, l’impact a été positif sur la scène pro du jeu. Elle a permis d’attirer des structures sur le jeu et d’assurer un salaire mensuel pour tous les joueurs de la TMGL, en plus des cashprizes possibles. – Affi
Même constat du côté de Papou, joueur pour la Team Go, en ce qui concerne la professionnalisation. Il salue également la décision de limiter les inscriptions à un seul joueur par équipe. Ce choix a ainsi permis à pas mal de structures de pouvoir se lancer dans cette compétition, ce qui a, de facto, participé à sa professionnalisation.
L’une des règles étant que les structures ont le droit uniquement à 1 joueur dans la ligue, cela a permis l’inclusion de nouvelles équipes et a aussi permis un gain de visibilité en imposant à chaque équipe un caster dédié (Kameto pour KC, Trilluxe pour Massa etc.. ). – Papou
D’ailleurs, si cette compétition vous intéresse et que vous voulez la suivre, ce sera bientôt possible de le faire. En effet, cette ligue s’invitera à Paris pour sa World Cup du 1 au 3 juillet prochain avec le titre de champion du monde 2022 à la clé, rien que cela !
TMGL World Cup 2022 will take place at @StadeFrance on July 1-3 with the 16 best Trackmania players! 🔥
Try your luck with the online Open Qualifier on June 11-12.
📰 https://t.co/a93qzNNjQt pic.twitter.com/QKsV4xzjsw
— Trackmania Grand League (@TrackmaniaGL) May 19, 2022
Une précarité financière toujours présente
Mais cette compétition, permet-elle à des joueurs de vivre de leur passion ? Ce n’était pas le cas il y a 4 ans quand nous posions la question à Bren. Aujourd’hui, les choses auraient visiblement assez peu évolué. À ce sujet, Binkss et Affi nous confiaient qu’à part quelques exceptions, personne ne peut vivre exclusivement des compétitions Trackmania et que c’est toujours l’un des gros freins à l’évolution de la scène.
Peu de joueurs peuvent vivre de Trackmania, il doit y en avoir 3. Ça influe beaucoup sur le niveau de jeu, car les joueurs full time qui peuvent vivre de Trackmania ont forcément un avantage sur des joueurs qui sont à l’école ou qui travaillent. Je pense que le plus gros problème du jeu c’est ça : les joueurs pros ne sont pas à temps plein et la scène ne pourra pas se développer tant que le cashprize et les salaires n’augmenteront pas. – Binkss
De son côté, Papou se veut un peu moins fataliste concernant les conditions de vie des joueurs qui voudraient se lancer à plein temps dans l’aventure Trackmania. La situation aurait selon lui bien progressé ces dernières années, même si on est encore loin d’une situation idéale.
Financièrement parlant, je dirais que la situation a quand même bien progressé. Aujourd’hui, il est possible de vivre de TM mais on parle vraiment de vivre avec le minimum. – Papou
La Trackmania Cup, toujours un événement majeur
Pour ce qui est de la scène nationale, elle continue d’évoluer. En effet, mis à part une édition 2020 de la Trackmania Cup qui fut forcément spéciale au vu du contexte sanitaire, elle continue de passionner les foules, notamment autour du personnage de ZeratoR. Toutefois, d’autres événements peinent à recréer le même engouement qui reste donc cantonné à quelques semaines dans l’année. D’ailleurs, même la World Cup qui aura lieu dans quelques semaines fait clairement pâle figure en termes d’exposition.
La Trackmania Cup est au-dessus de toutes les autres compétitions. Elle rapporte plus de viewers et donc plus de visibilité. Cette année, la Trackmania Cup se jouera à Bercy devant 15000 personnes tandis que la World Cup va se jouer dans une salle de 300 personnes début juillet. C’est pour dire le fossé qu’il y a entre cette compétition et les autres. – Binkss
Cette tendance à voir la Trackmania Cup comme l’événement majeur de l’année, malgré la mise en place de la Trackmania Grand League, est d’ailleurs complètement partagée par Papou qui la considère comme un événement au prestige inégalable. Enfin, de son côté, Affi me confiait que malgré l’importance de la World Cup, remporter la Trackmania Cup à Bercy était ce pour quoi il opterait si on lui demandait de choisir.
Soulever la coupe à Bercy devant 15k personnes compte beaucoup plus à mes yeux que la World Cup, bien que ce titre soit très impressionnant. – Affi
Quel avenir pour l’esport Trackmania ?
Alors, la grande question que l’on peut se poser, c’est tout simplement de savoir si cette scène va réussir à décoller ou si elle risque de rester cantonnée à quelques événements par-ci, par-là. Malgré le chemin parcouru, il en reste en effet pas mal à faire et selon Binkss, cela va passer notamment par l’arrivée de nouveaux sponsors permettant de rendre la scène bien plus pérenne.
Il faut que des sponsors investissent sur le jeu et notamment que Nadeo en recherche et les acceptent. Il faut que les cashprize augmentent, il faut aussi que de grosses équipes s’investissent sur le jeu. Je pense que ce sont les trois conditions pour que le jeu se développe et devienne un grand de l’esport. – Binkss
D’ailleurs, pour Affi, si ces sponsors venaient à trop tarder à arriver, cela pourrait même mettre en péril la scène qui risquerait de perdre pas mal de joueurs qui se désintéresseraient de la compétition, n’arrivant pas à en vivre de manière correcte, même après plusieurs années.
L’âge moyen de la TMGL commence à augmenter (22-23 ans), et je crains que si la situation continue de stagner, la majorité des joueurs pros actuels risquent de quitter la scène dans les années à suivre. – Affi
Enfin, pour Papou, l’évolution dans le bon sens de la scène esport de Trackmania va passer via la compétition et la multiplication de celles-ci, comme c’était par exemple le cas avant que le Coronavirus ne vienne troubler les LAN françaises.
J’espère que la scène esport va continuer à évoluer et que l’on retrouvera les nombreux events en LAN comme nous avions avant. Aussi, j’espère fortement que la TMGL arrivera finalement à trouver un format équilibré qui ne va pas dans des règles et situations qu’on peut qualifier “d’extrême”. – Papou
Alors, si l’on devait faire un résumé de toute cette situation, quel bilan faut-il tirer de ces quatre dernières années dans la progression de la scène esport de Trackmania ? La première chose à noter, c‘est que les choses ont évolué et dans le bon sens ! La scène s’est désormais dotée d’une compétition phare qui regroupe les meilleurs joueurs de Trackmania de la planète et qui va sacrer dans les semaines à venir le champion du monde 2022 de la discipline. Pour autant, il reste encore du chemin à parcourir et, comme de nombreuses scènes, la principale menace reste pour le moment financière.
Les joueurs sont motivés et ont envie d’en découdre et via la Trackmania Cup, cette scène profite d’une exposition annuelle de grande envergure. Mais le véritable enjeu pour se développer, c’est de réussir à ne pas se contenter de la Trackmania Cup. Dans l’état actuel, la situation financière n’est réellement tenable que pour un petit nombre de joueurs. Dans ces conditions, difficile de la voir devenir une scène majeure dans les années à venir. Toutefois, face à cette nécessité, il faudra veiller à ne pas non plus tomber dans certains travers du sponsoring.
Dès lors, les objectifs sont fixés et, s’ils demandent du travail, ils ne sont pas pour autant inatteignables. Espérons que l’on se retrouve de nouveau dans quatre ans avec une scène qui sera arrivée à maturité et des joueurs dans une situation plus stable qui n’auront alors qu’à se concentrer sur la compétition.
6 Commentaires
Quel article !
Très étonné et agréablement surpris par tant de beauté !
Cela dit, tous les points principaux du pourquoi du comment les avis divergent par rapport au futur eSport de Trackmania sont là, et je suis désolé de voir une nouvelle fois une réponse aussi futile que celle donnée par Nadéo dans la deuxième citation.
Nous avons tous du mal à avancer, et la raison majeure de ce manque d’improvement est clairement donné par notre studio de coeur dans cet article !
Merci pour ton retour
Comme je disais un peu plus bas je pense que l’argument financier est un frein dans le développement d’une scène esport. Cela a un coût et pas toujours un retour sur investissement escompté. Après, je reste néanmoins confiant par rapport à plusieurs points. Tout d’abord, j’ai ressenti une réelle envie et une grosse motivation de Nadeo quant à l’avenir esport de leur jeu. Ensuite, notamment via Zerator et maintenant certains joueurs qui sont de plus en plus suivis sur les réseaux sociaux, le jeu gagne en visibilité ces dernières années. Enfin, la communauté semble plutôt unie dans l’envie de faire avancer les choses et d’offrir un très beau futur esportif à Trackmania.
Je joue à TrackMania depuis bien longtemps et j’ai vu TrackMania peu à peu se mourrir et puis est arrivé Zerator avec sa cup et ça a fait un bien fou au jeu et à la communauté. La cup amène de nouveaux joueurs à essayer le jeu (pour 3€ en même temps, c’est difficile de s’en privé à cause du prix du jeu) et certains y prennent goût au point d’en faire un jeu « secondaire »; un jeu auquel on joue à côté d’un autre auquel on passe plus de temps; et même certaines personnes qui ont adorés le jeu et qui joue désormais dans des équipes et participent à des compétitions. Tout ça et bien beau mais j’ai pu discuter avec Bren l’année passée sur l’e-sport de trackmania, il me disait qu’il trouvait super cool qu’un énorme streamer s’intéresse et s’implique autant dans le jeu mais le bémol qui m’a confié était la non-implication de nadeo dans l’évènement. C’est-à-dire que, Nadeo souhaite que l’e-sport de son jeu grandisse (on le veut tous ça) mais que derrière, ils ne font rien pour qu’il se développe et puisse grandir comme la communauté voudrait. Je veux dire par là que c’est bien beau de sponso des petites cups mais si c’est pour gagner un mug ou un t-shirt, on repassera. La plupart des personnes jouant activement à trackmania n’ont pas de besoin de cashprize pour participer à une compétition, la gloire que l’on peut avoir en étant parmis les meilleurs est supérieure à cela mais pour les gens, disont « extérieurs » au jeu, ne voudront jamais tryhard une compétition si à la clé il n’y a aucune récompenses. Donc OUI à l’e-sport de trackmania, OUI aux compétitions créées par des structures ou même par de petits joueurs voulant voir des pros jouer leur maps. Il faut que nadeo revoit sa participation dans le développement de l’e-sport de son jeu ET LA le jeu aura toutes ses chances de réussir.
Lors de ma discussion avec Nadeo j’ai ressenti un vrai désir de s’impliquer dans l’esport. Toutefois, comme ils le disent si bien, ils ne désirent pas investir dans du bling-bling. Pour comprendre cela, je pense qu’il faut reparler de Shootmania et de son échec. Comme on le sait si bien, c’est en tombant qu’on apprend et je pense que Nadeo en a retenu des leçons. Ces leçons, ils essayent de les appliquer à Trackmania.
Après on peut toujours se demander si leur stratégie est la bonne mais il faut aussi mettre en lumière le fait que l’esport coûte cher. Pour une scène en développement, ce sont de gros investissements pour des retours parfois minimes. Leur stratégie actuelle revient donc à aider la scène à se développer petit à petit jusqu’à atteindre une maturité et là peut être passeront ils ont la vitesse supérieure en termes de budget esport. Pour le coup, l’avenir nous le dira certainement.
Bel article sur Trackmania et la ZRT Cup. C’est dommage par contre que vous oubliez les 10 ans de travail entre Nadéo et l’ESWC pour créer les bases de l’esport sur Trackmania comme notamment son format de match encore utilisé aujourd’hui. De 2006 à 2015 c’était chaque année la plus grosse compétition internationale sur Trackmania avec des joueurs des quatre coins du monde, dans des lieux comme Paris Bercy, San Jose aux USA, Disneyland Paris, la PGW etc.
A dispo si besoin de plus d’information sur le sujet.
Bonjour et tout d’abord merci de ton retour.
En ce qui concerne le travail colossal de l’ESWC je le connais, je l’ai suivi et l’ai apprécié. Ne pas l’intégrer dans l’article reste cependant un choix quant à la vision que j’ai de cet article. Je m’explique, l’idée est de partir de l’état actuel pour faire des hypothèses sur le futur avec les diverses opportunités qui pourraient s’offrir au jeu (les JO en sont le parfait exemple). De plus, comme le dit Bren dans l’article cela faisait quelques années que le jeu peinait avant son retour sur le devant de la scène. J’ai donc pris le parti de m’intéresser plus particulièrement sur ce second souffle ce qui explique le fait que je ne parle pas spécialement du passé plus lointain. Néanmoins, je te rejoins sur le fait que votre boulot avec Nadeo a posé les bases de l’esport sur Trackmania actuel.