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Après 6 mois d’échecs en ligne, quel bilan ? Checkmate #4

Par Dimitry Bigot
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Fin septembre dernier, je me lançais un défi, celui de me plonger dans le monde de la compétition avec un jeu en particulier, les échecs en ligne. À l’époque, je ne connaissais même pas les règles du jeu

L’idée, c’était de suivre ma progression tout au long de cette expérience. C’était aussi de voir les difficultés qu’entraînait un rythme très soutenu d’entraînement étalé sur plusieurs mois. Après 3 mois, je vous avais fait part de mes premiers retours

J’avais alors beaucoup progressé suite à des sessions quotidiennes de plusieurs heures entre théorie et pratique. Je vous ai aussi fait part de la première baisse de motivation sur la fin de la période

Ma grande question était de savoir si cette baisse de motivation n’allait être que temporaire. Était-ce le cas ou bien allait-elle perdurer ? C’est ce que je vous propose de découvrir dans la suite et fin de cette expérience Checkmate

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Dur mois de décembre pour les échecs en ligne

Je vous l’avais dit lors de mon retour à mi-expérience, je frôlais les 1000 d’élo et c’était pour moi un objectif qui était important. J’étais parti de très bas et réussir à remonter jusqu’ à ce niveau et cette barre symbolique, c’était quelque chose que je voulais vraiment atteindre. 

Sauf que nous étions arrivés dans le courant du mois de décembre. Or, vous le savez, c’est un mois qui a tendance à s’axer autour de la famille. Avec la baisse de motivation de fin novembre, ce dernier a marqué le glas de cette expérience sur les échecs en ligne. 

Il y a eu un petit retour en février. Voyant la deadline approcher, je me suis remis à jouer. J’ai ainsi réussi à franchir cette fameuse barre des 1000 points d’élo en début du mois. Sauf que là encore, ça n’a pas suffi à relancer la machine et je n’ai pas réussi à retrouver la motivation. 

Aujourd’hui, je ne joue quasiment plus mis à part quand l’envie me prend de temps en temps. Même dans ces moments là, ma façon de jouer a drastiquement changé. On peut l’affirmer, je n’ai pas tenu ces 6 mois intensifs. 

Est-ce que pour autant c’est un échec ? À titre personnel, je ne pense pas. Devenir un joueur pro d’échecs n’a jamais vraiment été le but. Je me doutais bien que jouer aux échecs en ligne pendant 6 mois ne suffirait pas. 

Des enseignements à tirer

L’idée, c’était plus de se plonger dans le quotidien d’un joueur qui voudrait tenter de se hisser au plus haut niveau. C’était de vivre ce que ces joueurs peuvent ressentir, dans les victoires comme dans les défaites. 

De ce point de vue là, l’expérience est une réussite. Tout d’abord, j’ai atteint un niveau certes bien loin de celui d’un joueur pro, mais inespéré au vu de mes premières parties d’échecs en ligne.

Voir son classement monter au fur et à mesure des parties et surtout se sentir de plus en plus à l’aise dans ce que l’on fait est une sensation pour le moins agréable. Vivre ça avec les copains d’EIN tout du long de l’expérience a été une motivation. 

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On rigolait, ils me voyaient offrir ma reine à chaque occasion de manière toujours plus créative. Ca m’a permis de me motiver pour tenir un rythme qui était extrêmement élevé pendant trois mois. Car oui malgré les avantages, le rythme requis pour progresser est contraignant. 

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+857 points d’élo sur cette expérience, malgré une « légère » absence de parties ces derniers mois.

Une progression aux échecs en ligne, mais un rythme éprouvant

Quand j’ai débuté cette expérience sur les échecs en ligne, je vous indiquais que l’un des points importants de cette expérience, c’était le rythme de jeu. Si on veut être pro, il faut être prêt à sacrifier beaucoup de son temps. 

C’est ce que j’ai fait pendant les trois premiers mois de cette expérience. Entre les heures à travailler sur de la théorie et celles à pratiquer les échecs en ligne, j’y passais entre 4 et 6 heures par jour. J’appliquais en plus ce rythme 6 jours sur 7, ne me laissant que le dimanche en jour de repos. 

Alors, fatalement, ça a porté ses fruits. Je suis passé de 200 de élo à 1000 en quelques mois seulement. Sauf que cela ne s’est pas fait sans sacrifices de mon côté. On parle quand même en cumulé de plus d’une journée entière sur 7 passée sur les échecs en ligne. 

Ajouté à cela le fait que je travaillais aussi durant cette expérience, vous comprendrez que ce rythme a été très compliqué à suivre. Tant que j’étais tête dans le guidon, ça allait. 

A partir du début du mois de décembre où j’ai relevé la tête, il a été impossible de s’y remettre. C’est simple, je n’avais plus envie de sacrifier autant d’heures. Nombreux sont les joueurs à avoir tout tenté pour devenir professionnel, sans pour autant avoir réussi à percer. 

Ces joueurs, on a tendance à ne pas trop en parler. La raison est simple : on ne les voit pas, contrairement à ceux qui réussissent. Toutefois, sacrifier autant pour si peu, ça épuise. A mon échelle, c’est ce qui a fini par arriver. 

La page est-elle tournée ?

Alors, la grande question que l’on peut se poser, c’est de savoir si cette page des échecs en ligne de ma vie est tournée. Eh bien, la réponse est non. Je ne l’ai pas trop évoqué, mais même durant les mois où je ne jouais plus trop j’ai continué à faire quelques parties. 

J’avais un peu déserté Chess.com au profit de Lichess par exemple. La raison est simple, il est possible de faire des parties non classées et cela m’a permis de tester de nouvelles choses. Parmi celles-ci, les parties en Blitz quand j’avais quelques minutes à tuer devant moi. 

J’ai aussi fait quelques parties avec un plateau physique, une expérience un peu troublante quand on est habitué à la vue du dessus des échecs en ligne, mais qui reste quand même plutôt sympathique. 

Et puis, globalement je suis resté dans le monde des échecs via des streams ou encore l’interview que j’ai pu faire de Dina Belenkaya. Une interview que j’ai énormément apprécié faire et qui je trouve est importante dans une période où les échecs en ligne deviennent de plus en plus populaires. 

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On l’évoquait dans cet article, mais l’image un peu “poussiéreuse” que le jeu pouvait avoir est clairement derrière elle et de plus en plus de personnes se laissent tenter par des parties, notamment en ligne. 

Pour se rendre compte de l’explosion du nombre de joueurs, prenons les chiffres de Chess.com. En 3 ans, la plateforme est passée de 20 000 membres à plus de 100 000. Ce boom d’utilisateurs a même fini par occasionner des files d’attente pour accéder au jeu ! 

Il est tout à fait possible que je continue de m’intéresser périodiquement aux échecs. Je compte suivre leur évolution, notamment dans les mondes de l’esport et du streaming. Ce n’est peut être pas la dernière fois que vous entendrez parler échecs en ligne sur ce site ! 

D’ailleurs, on a vu récemment que échecs et esport n’étaient peut-être pas si éloignés que ça ! En effet, en marge des JO 2024, une compétition esport est organisée. Parmi les jeux retenus, on retrouve énormément de simulations de sport. Dans la liste, il y a aussi les échecs en ligne ! Ce sera peut-être l’occasion d’écrire à nouveau à ce sujet.

Ce qui est sûr, c’est je ne serais pas la prochaine star montante des échecs, même si ce n’est pas une surprise. Au vu du nouvel engouement autour de cette discipline, l’hypothèse de voir un jour un joueur pro issu des échecs en ligne n’est pas si folle que ça ! 

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