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Brosak : » Weareesport veut recevoir la communauté et le grand public ».

Par Lenaic Leroy
Brosak Weareesport

Alors que la rentrée vient de faire l’actualité, rappelez-vous cette même période il y a un an.

La scène esportive française reprenait vie avec un premier événement, l’ESWC Metz et pour les joueurs de League of Legends, il s’agissait d’un rendez-vous de taille : les European Masters Summer 2018.

Pour cette première année d’Open Tour, deux équipes françaises, GamersOrigin et Gentside étaient qualifiées pour affronter le reste des équipes européennes.

L’aventure n’aura pas été la plus grandiose pour nos francophones, mais c’est à cette date que va commencer l’histoire que je m’apprête à raconter aujourd’hui.

Rappelez-vous, le 27 juillet 2018, mon troisième article paraît sur Esport Insights : devenir joueur esport professionnel : l’ascension de Brosak et Dizdemon.

Durant cet échange, les deux joueurs étaient revenus sur leur expérience professionnelle et la longue ascension qui leur ont permis de rejoindre les meilleurs joueurs français.

Arthus « Brosak » Lesueur était dans une forme olympique ! Gentside brillait de mille feux sur la scène française et l’approche des European Masters Summer était pleine de promesses.

Aujourd’hui, vous connaissez sûrement déjà la suite de son épopée. Le club mis en place par Gentside est arrêté par la structure qui ne veut pas investir de nouveaux fonds et les membres se dispersent aux quatre vents.

Pour sa saison 2019, Brosak est le seul joueur à rejoindre une équipe espagnole en LVP, x6tence.

Contre toute attente, ce transfert ne devient pas un tremplin pour Brosak d’atteindre un niveau de jeu européen, mais sa dernière période de joueur professionnel. Le 7 mai 2019, il annonce officiellement son retrait de la scène compétitive et met de côté sa carrière de joueur.

Depuis, très peu d’informations ont été révélées sur les réseaux sociaux, mais soyez sûr que Brosak n’avait pas dit son dernier mot avec l’esport.

Il était temps pour l’ancien toplaner de mettre en avant son expérience du secteur.

Le nom de son nouveau projet : Weareesport.

Ce nouvel espace au cœur de Paris aspire à réunir la communauté dans un bâtiment consacré à l’esport. Grâce à une composition variée, le lieu permettra ainsi de jouer, acheter des produits liés à l’esport et à la culture vidéoludique, profiter d’un espace dédié à la production audiovisuelle, assister à des événements ou encore un espace de bootcamp.

Les opportunités sont nombreuses et l’idée ne vous semblera pas totalement inconnue. En début d’année, c’est avec Romain Ragusa, co-fondateur du projet la Source qu’une initiative similaire vous était présentée à Lyon.

Cette fois, Weareesport semble déjà prêt à donner le signal de départ grâce à une équipe en action et une date d’ouverture prévue en 2022.

Pour la rentrée, replongeons-nous ensemble dans l’aventure de joueur professionnel de Brosak, sa fin de carrière et son choix de reconversion.

Comment en quelque mois, est-il parvenu à concrétiser son expérience de joueur vers un projet ambitieux qui peut devenir à l’aube des Jeux olympiques de Paris 2024, un lieu de référence pour l’esport français ?

Des réponses et beaucoup de découvertes pour le projet Weareesport qui devraient vous interroger jusqu’à sa finalisation dans les années à venir.

separateur rose esport insights

Salut Brosak ! Nous nous sommes quittés lors de notre dernière interview, tu étais encore chez Gentside en fin de saison d’Open Tour, prêt à conquérir la scène européenne. Aujourd’hui, tu as mis fin à ta carrière de joueur, est-ce que tu voudrais revenir un peu sur la fin de cette période de ta vie ?

Gentside était le premier projet sérieux qui me donnait la possibilité de jouer au plus haut niveau français. Il y a pas mal de choses à dire sur cette période de ma carrière. Notre équipe originale avait été mise en avant par Katare qui m’avait recommandé avant la formation de Gentside. Le tout a pris forme grâce au travail conjoint avec Fabien Bacquet notre manager.

Pendant 1 an et demi, nous avons joué tous ensemble, c’était une super belle époque pour notre groupe. La dernière fois que nous discutions, nous nous préparions à vivre les European Masters. Cet événement était une déception pour nous, le résultat de l’équipe était correct, mais loin de nos attentes pour la suite.

Par la suite, Gentside ne voulait plus forcément s’investir plus que ce n’était déjà le cas dans sa filière esport et l’équipe avait besoin d’encore plus de moyens et d’encadrements pour progresser.

Chaque joueur a commencé à anticiper le mercato pour explorer ses propres possibilités d’avenir. Pour ma part, je n’ai pas du tout fait de démarche, c’était une erreur de ma part.

En fin d’année 2018, tous les joueurs étaient déjà positionnés et je me suis retrouvé seul pour trouver des opportunités. J’ai entamé des démarches, échangé avec quelques équipes de LFL, mais rien qui ne convenait vraiment à mes attentes, car la plupart des marchés avaient déjà été conclus.

J’ai décidé d’agrandir mon champ de recherche et j’ai directement regardé vers la meilleure ligue européenne : la LVP.

C’était logique de choisir une ligue avec des équipes de haut niveau, la plupart des offres avaient déjà été prises, mais il restait de la place dans quelques équipes de milieu de tableau.

Je m’entendais bien avec x6tence, plus particulièrement le manager après quelques try out. Il avait déjà eu affaire à quelques joueurs français et connaissait déjà mon niveau de jeu.

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En 2018, Gentside était sur le devant de la scène de l’Open Tour et Brosak faisait ses preuves comme joueur professionnel. Crédit : Gentside

L’équipe avait du potentiel, la mentalité me rappelait celle de Gentside avec des moyens, des équipes pour être avec nous, tout était en place pour que je me joigne à l’équipe.

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J’ai fait 4 mois en Espagne à Alicante, l’expérience n’a pas été concluante, tout particulièrement pour nos résultats. Les joueurs étaient géniaux, mais nous avons sûrement eu des problèmes dans nos process de travail.

Même chez Gentside, nous n’avions pas de coach et la liberté donnée aux joueurs était conséquente. Du jour au lendemain, devoir déléguer toutes les décisions aux coachs ne me convenait pas et le manque de communication a pesé sur nos résultats.

Tu penses que l’encadrement de tout ce staff a terni ton expérience de joueur en te limitant à la seule pratique technique du jeu ?

Je ne dirais pas que cet encadrement était si restrictif, car chez Gentside, nous avions déjà mis en place une routine très professionnelle.

À l’arrivée de Treatz et xMatty, ils ont donné l’exemple dans leur appréhension du jeu et de leur pratique. J’ai fait la même chose par mimétisme, ce qui nous permettait d’avoir une rigueur de travail et toute l’équipe a suivi.

J’ai apporté cette expérience chez x6stence, mais j’avais du mal à faire passer le message auprès du staff et des coachs. La manière d’appréhender les drafts ou le scooting ne me plaisait pas forcément, on manquait de liberté pour réellement décider de notre action en jeu.

Avec le recul je peux dire facilement qu’ils ont fait les mauvais choix, mais déjà au moment d’agir, j’avais conscience de notre erreur. J’ai été trop passif face à ce problème et notre manque de réaction a coûté certains résultats à une équipe pleine de potentiel.

Tu termines donc la saison, comment percevais-tu la suite de l’aventure ? Est-ce que ta fin de carrière de joueur était une option ?

J’avais déjà pas mal réfléchi à la question, bien avant la fin de l’aventure. Durant ma pratique, j’ai souvent questionné mon appréhension du jeu, ce que j’attendais de ma carrière, car c’est facile de se plaire dans une position comme la mienne, mais l’introspection est nécessaire.

J’ai atteint 23 ans, cela fait des années que je pratique le jeu compétitif et tout l’aspect de League of Legends qui dépend de la solo queue n’avait plus d’intérêt. J’ai toujours joué pour le jeu d’équipe et la compétition.

C’est un ensemble qui amène à ma décision d’arrêter ma carrière. C’est arrivé après une mauvaise saison en Espagne et cela donne peut-être une mauvaise image de moi, mais il s’agit surtout d’une expérience qui a assez mûrie pour que j’en sois satisfait.

L’idée de te réorienter vers une autre scène esportive t’a déjà traversé l’esprit ?

Oui, à la sortie d’Overwatch j’ai été comme beaucoup de joueurs de League of Legends intéressés par la possibilité. Mon feeling avec le jeu était très positif et j’avais pas mal tryhard dessus.

Une nouvelle scène compétitive à ce petit vent de fraîcheur que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, mais c’était l’époque ou différentes opportunités venait à moi sur League of Legends.

J’ai pesé le pour et le contre, mais je manquais de relation dans le milieu du FPS. Par la suite, aucun autre jeu ne m’a donné envie de tenter ma chance sur du compétitif.

La fin de ta carrière de joueur ne veut pas dire la fin de ton aventure dans l’esport puisque tu dévoiles aujourd’hui un nouveau projet : Weareesport.

Est-ce qu’un tel rebondissement était déjà possible pour toi au moment d’annoncer la fin de ta carrière de joueur professionnel ?

Non, au moment d’arrêter le jeu, j’avais besoin de prendre du temps et réfléchir à ce dont j’avais besoin. Je me posais mille questions sur mon avenir, avec ou sans l’esport, comme coach, manager ou dans des études…

J’ai considéré certaines des écoles esport comme Gaming Campus en France pour faire part de mon savoir. J’ai beaucoup échangé avec des proches, avec moi-même pour savoir quoi faire.

Ma seule expérience valable, c’était celle de joueur professionnel pendant 2 ans et toutes celles de compétitions qui précèdent. La connaissance de la scène est difficilement valorisable pour obtenir un travail stable.

J’ai grandi dans l’esport et j’ai appris énormément de choses durant ces années. Toutes les personnes que j’ai rencontrées, les échanges qui m’ont marqué, resteront je pense gravé dans ma mémoire.

Je voulais apporter quelques choses de positif dans l’esport, qui soit capable de porter mes connaissances du milieu avec la richesse que j’ai eu la chance d’obtenir en le côtoyant.

D’où te venait l’idée de Weareesport et comment est-ce qu’elle s’est concrétisée ?

Il faut remonter il y a quelques années déjà. J’essayais d’imaginer un espace esportif, car il me semblait important d’avoir pour les joueurs, un espace qui nous fasse rêver, qui permet de réunir la communauté, une approche que l’on a retrouvée dans les barcrafts.

C’était la seule proposition disponible et depuis, rien de plus ambitieux n’a encore été mis à disposition.

Je connais de liens privés le directeur d’un cabinet d’architecte et j’ai discuté avec lui de l’idée Weareesport. Il a été très vite emballé par la proposition, lui même ayant des enfants qui jouent et qui sont confrontés de plus en plus aux jeux vidéo et à l’esport.

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Pour la saison 2019, Brosak rejoint l’équipe espagnole x6stence en LVP. C’est le début d’une aventure qui mènera a la fin de sa carrière de joueur professionel. Crédit : x6stence

De fil en aiguille, la discussion nous a amenés à voir le projet se concrétiser à Paris. Il existe dans la capitale, des appels d’offres pour des entreprises, afin de rénover des bâtiments et proposer des espaces publics avec des thématiques innovantes.

Pour répondre à cet appel d’offres, les entreprises essayent de se démarquer en s’appuyant sur des secteurs comme l’esport. Le cabinet d’architecte a fait le lien avec une société d’investissement, Covéa, pour mettre l’esport en tête d’affiche.

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Nous avons été soutenus par l’ambition d’Anne Hidalgo de faire de Paris la capitale de l’esport pour mettre notre proposition en avant. C’était un levier qui a soutenu notre candidature, nous permettant de remporter l’appel d’offres devant une vingtaine d’autres dossiers.

Le bail a été validé début juillet, maintenant que nous avons un lieu, le projet peut enfin prendre forme.

Weareesport rejoint la liste des projets qui agrémentent l’ambition d’une capitale esportive parisienne, tu te vois demain comme un acteur actif de ce dynamisme local ?

Il y a en effet différents projets qui veulent rendre Paris active sur la question de l’esport. Le projet que je porte aujourd’hui se veut pour la communauté et par la communauté, pour que cet espace réponde à un besoin.

C’est important pour moi, j’ai la chance d’avoir pus saisir une opportunité qui peut vraiment apporter du positif à l’esport en France.

Je veux faire les choses bien pour que cela parle au plus grand nombre donc je me dois d’être à l’écoute de la communauté et de la solliciter pour y arriver.

L’espace doit répondre aux amateurs comme aux professionnels, aux esportifs français, mais aussi européens qui veulent avoir un point de rencontre avec le reste de l’environnement.

Tu es familier du travail d’équipe après toutes ces années dans l’esport, qui sont tes coéquipiers pour ce nouvel épisode ?

Différentes personnes sont liées au projet. Le bâtiment, de 7 442m² comprendra une partie dédiée au co-living géré par la société Colonies, du co-working avec une incubation de start-up et d’entreprise, avec une approche tournée vers l’esport.

La partie dédiée à Weareesport représentera 1200m² et nous travaillerons tous avec des sociétés de paysagistes pour mettre nos ambitions en œuvre.

L’ensemble à une volonté éco-responsable en proposant un bâtiment qui possède un maximum de technologie favorisant l’environnement. Je suis tout particulièrement sensible à cet aspect du projet, car lier l’esport à une thématique aussi globale que l’environnement est très excitant.

Pour réaliser le projet, Covéa fait confiance à deux cabinets d’architecture, Calq et Bond Society. Nous sommes en relation avec eux pour assurer la réalisation de nos ambitions tandis que leur travail consiste à faire le lien entre chaque acteur.

Nous sommes tout particulièrement liés à Evermore, une agence qui s’occupera de toute la communication et des médias de Weareesport. Je peux remercier mon père pour ce contact. Il a toujours beaucoup soutenu mon aventure dans l’esport et il apporte une nouvelle fois son aide pour réaliser mes ambitions, je ne le remercierais jamais assez pour ses encouragements.

Une telle entreprise, c’est de grosses sommes à investir sur le papier et dans les faits. Comment Weareesport va-t-il assurer sa sortie de terre ?

Le projet est financé par Covéa. Nous leur fournissons la thématique esport et ils financent cette démarche pour transformer le lieu. Ils vont payer le bâtiment, son aménagement et son entretien.

J’ai la chance de ne pas devoir chercher de l’argent pour réaliser mon projet, celui-ci existe, car nous avons commencé en trouvant les partenaires adéquats.

C’est une différence avec différents projets qui émergent en France, c’est une chance, car la plupart bloquent sur l’aspect financier alors qu’il nous est déjà acquis.

Dans sa structure, à quoi va ressembler Weareesport ?

L’espace va être divisé en plusieurs étages avec des fonctionnalités différentes.

Le rez-de-chaussée va être dédié au grand public et permettra aux gens du quartier, mais aussi aux visiteurs de partager une expérience avec nous. Nous avons en tête d’introduire une boutique de produits liés aux jeux vidéo et à la culture geek de manière générale.

Des zones seront dédiées aux nouvelles technologies comme la VR, mais aussi aux dernières avancées concernant l’esport et le gaming. On cherche à faire de cet espace un lieu très communautaire que les joueurs peuvent s’approprier pour organiser des tournois et autres idées collectives.

L’objectif est d’accueillir la communauté sans mettre à l’écart le grand public. Il faut réussir à populariser la pratique au plus grand nombre en se montrant plus inclusif.

Un espace de jeu avec une boutique et des consommables doit permettre au moins d’intriguer ceux qui ne sont pas familiers pour permettre aux plus aventureux de franchir le pas et ne pourquoi pas jouer une partie.

Notre seconde zone sera entièrement dédiée à la production audiovisuelle. Deux espaces de plateaux, un pour la gestion d’émission et un pour le casting desk seront aménagés, les casters ayant une vue directe sur l’arena juste en dessous.

Toute une régie sera intégrée et accueillera les producteurs de contenu qui accepteront de faire un bout de chemin avec nous.

Nous discutons avec de nombreux acteurs, j’espère personnellement que l’on parviendra à convaincre nos potentiels partenaires.

L’arena sera entièrement dédiée à la compétition et aux tournois, que ce soit par les éditeurs ou la communauté.

L’objectif est de pouvoir entretenir des compétitions du niveau de la LFL par Riot Games tout en recevant d’autres tournois.

L’endroit sera modulable et permettra de développer différents types de contenu, je pense à des émissions comme celles produites dans les différents Casino Barrière ou d’autres créations originales.

La salle permettra d’accueillir 100 personnes, ce n’est pas encore les grandes salles parisiennes, mais c’est déjà un espace conséquent qu’aucun acteur du secteur ne peut aujourd’hui revendiquer.

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L’arena permettra au public de se retrouver d’être présent lors des matchs ou des émissions. Nous voulons populariser les rencontres et les rendre moins exceptionnelles pour les spectateurs.

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Le bâtiment qui accueillera le projet Weareesport sera situé dans le XVème arrondissement de Paris et permettra de faire de la localité un incontournable de l’esport parisien. Crédit : Weareesport.

La dernière zone sera consacrée aux équipes professionnelles pour des bootcamps. L’offre est très faible sur la région parisienne actuellement, bien qu’il existe déjà quelques propositions qui ne sont pas forcément assez développées pour de très grosses structures.

Nous en avons fait l’expérience avec Gentside et déjà, certains de nos besoins ne pouvaient pas être assouvis.

Le but de cette zone est de donner aux joueurs professionnels tous les éléments pour aller vers la réussite. Il s’agit d’un vrai endroit de vie, de partage et de recul sur le jeu vidéo pour pouvoir souffler un peu.

Il s’agit d’une zone de bootcamp premium qui n’est aujourd’hui pas disponible pour les équipes et que j’aurais aimé avoir lorsque nous étions en entraînement.

Le modèle du bootcamp est assez difficile à valoriser pour une entreprise, l’espace n’est pas toujours occupé et les équipes sont plus méfiantes de l’effet d’enfermement des joueurs. Comment est-ce que tu appréhendes le développement de cette zone en particulier ?

Aujourd’hui, ce n’est pas très facile de créer un espace de bootcamp. Celle qui existe à Paris n’est pas pleine tout le temps. Nous nous gardons la possibilité de permettre à des équipes françaises de développer des équipes dans ce lieu.

On pense évidemment aux équipes proches en premier lieu, mais le lieu sera accessible à n’importe quelle structure qui cherchera à développer son potentiel. De ce point de vue, nous avons de nombreuses discussions pour savoir ce qui est nécessaire et ce qui peut plaire à l’esport d’ici 3 ans.

Le projet Weareesport devrait voir le jour en 2022 et c’est très important pour nous de faire les calculs en avance, bien que l’esport évolue à très grande vitesse.

Pour construire la zone de production, quels sont les principaux modèles dont vous allez vous inspirer ?

Nous avons déjà beaucoup regardé ce que fait Riot Games dans les studios de Berlin. J’ai rendez-vous prochainement avec leurs équipes et notre objectif est de tendre vers ce que font les plus grandes productions.

Notre production sera indépendante et nos contraintes ne sont pas les mêmes, mais c’est un standard pour tout l’écosystème.

En parlant des productions de Riot Games, comment imagines-tu l’identité visuelle de Weareesport et qu’est ce que tu aimerais en faire ?

Nous voulons tendre à une identité moderne et sobre. Nous allons être face à un espace public et l’objectif n’est pas d’agresser les passants avec des lumières fluorescentes.

On ne veut pas reprendre le code couleur bleu et rouge que l’on retrouve dans l’esport, d’autant plus que notre espace doit répondre à une cohérence existante dans tout l’immeuble.

L’ensemble se veut moderne et les matériaux nobles, le bois et la nature seront présents dans le bâtiment et dans notre espace de jeu.

L’arena sera une exception à la règle, car pour rendre le spectacle grandiose, il faudra passer par des compositions scéniques, les panneaux de LED, etc.

La sobriété sera assez importante pour recevoir le grand public et donner une autre ambiance aux lieux de vie.

Merci Brosak et bon courage pour la réalisation d’une telle aventure !

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Il n’y a pas de hasard si La Source et Weareesport sont deux projets qui semblent très similaires. Dans les deux cas de figure, les acteurs à l’origine de ces propositions sont sensibles aux besoins de la communauté.

L’esport à fait le plus gros de son développement sur le net, mais c’est dans les rencontres physiques que la majorité de son histoire se développe.

Il devient dès lors nécessaire pour la scène esportive de rendre son activité matérielle plus régulière et moins dépendante des événements.

Weareesport pourrait très vite prendre une position stratégique dans la dynamique de développement de l’esport parisien.

Avec l’arrivée des Jeux olympiques en 2024 à Paris et l’ouverture de la salle la même année, celle-ci pourrait profiter d’une mise en lumière sans précédent, que ce soit par les acteurs de la ville, mais aussi auprès des acteurs internationaux qui viendront dans la capitale pour l’occasion.

Le modèle n’est pas le premier développé dans l’hexagone, mais il s’agit très sûrement du premier ayant accès à un financement déjà confirmé par un système en lien avec les services publics.

Cette assurance n’est pas des moindres puisque la plupart des entreprises et start-up qui se lancent dans l’esport sont aujourd’hui très limités par des questions budgétaires malgré des projets ambitieux.

On peut dire que Brosak a fait un virage à 180° en lançant Weareesport. Le projet est particulièrement ambitieux et demandera encore maturation avant de conquérir les foules.

Cependant, son alliance entre les enjeux communautaires, sociétaux et écologiques, en fait déjà une belle expérience qui mérite d’être développé.

La suite au prochain épisode, à l’ouverture des portes de Weareesport.

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