Depuis quelque temps, il est impossible de passer à côté de la question de l’intelligence artificielle. Les technologies ont fait un sacré bond en avant ces derniers temps. En tant que curieux, c’est forcément un sujet qui m’intéresse au plus haut point.
Toutefois, je fais aussi un métier créatif et si d’un côté je suis admiratif des évolutions de l’intelligence artificielle, cela me pose aussi des questions. J’ai par exemple des craintes vis-à-vis de mon métier qui pourrait tout simplement se faire remplacer un jour.
Alors, comment lier l’évolution de la technologie avec ces problématiques ? Eh bien, pourquoi ne pas directement poser la question à une IA ? Ça tombe bien en ce moment, il y en a qui fait pas mal parler d’elle, Chat GPT. Celle-ci est d’ailleurs la création d’Open AI.
On en avait parlé il y a quelques années lorsque l’entreprise avait créé Five, une IA capable de battre des joueurs pros de Dota 2. Je suis donc parti à la rencontre d’une autre de leur création. Je lui ai posé tout un tas de questions sur l’intelligence artificielle, son usage, ainsi que ses limites.
Pour pousser l’expérience jusqu’au bout, j’ai aussi généré les différentes images que vous verrez dans cet article à l’aide d’une intelligence artificielle, Lexica Aperture.
Bonjour, comment fonctionnes-tu ?
Je suis un modèle de traitement du langage entraîné par OpenAI. J’ai été formé en utilisant un grand nombre de textes provenant d’Internet, ce qui me permet de comprendre et de générer du langage naturel. Lorsque vous me posez une question, je fais correspondre la question à des parties de mon jeu de données d’entraînement pour trouver des réponses potentielles. Ensuite, j’utilise un certain nombre de règles pour sélectionner la réponse la plus probable. Je peux aussi utiliser des modèles de machine learning pour générer des réponses.
Des gens ont peur que toi et d’autres intelligences artificielles remplacent certains métiers, en comprends-tu la raison ?
Il est vrai que les avancées en matière d’intelligence artificielle (IA) pourraient entraîner des changements importants dans la façon dont nous travaillons et dans les métiers existants.
Il y a des craintes que certains travaux puissent être automatisés et remplacés par des machines, ce qui pourrait entraîner des pertes d’emplois pour les travailleurs qui effectuent ces tâches. Cependant, il est important de noter que les IA comme moi aussi peuvent aussi créer de nouveaux emplois en automatisant les tâches plus fastidieuses, ce qui permet à des travailleurs de se concentrer sur des tâches plus complexes et plus valorisantes.
Il est également important de noter qu’il y a une transition en cours dans les métiers, et il est plus probable que les travailleurs doivent s’adapter et se ré-éduquer plutôt que de se faire remplacer par les IA.
En tout cas, il est important de continuer à surveiller les avancées en matière d’IA et de travailler pour s’assurer que les travailleurs disposent des compétences nécessaires pour réussir dans l’économie de demain.
Je suis parti à la rencontre de Chat GPT pour évoquer des question autour de l’intelligence artificielle (crédit : Lexica)
Tu penses donc qu’il est possible d’imaginer un monde où travailleurs et Intelligence artificielle peuvent travailler ensemble, plutôt qu’en opposition ?
Oui, je crois qu’il est possible d’imaginer un monde où les travailleurs et les intelligences artificielles travaillent ensemble de manière collaborative, plutôt qu’en opposition. Il est important de noter que les IA peuvent automatiser certaines tâches fastidieuses et répétitives, ce qui permet aux travailleurs de se concentrer sur des tâches plus complexes et plus valorisantes, comme la prise de décisions et la résolution de problèmes.
Il est également possible d’utiliser les IA pour augmenter l’efficacité et la productivité des travailleurs, en les aidant à accéder à des informations plus rapidement, à comprendre les données plus facilement, et à automatiser certaines tâches.
C’est est donc important de continuer à explorer les possibilités de cette collaboration entre les IA et les travailleurs, afin de maximiser les avantages pour les deux parties. Il est également important de s’assurer que les travailleurs disposent des compétences et des outils nécessaires pour travailler efficacement avec les IA, à travers des formations adéquates.
Mais avec un modèle capitaliste centré sur la rentabilité, est-ce que cela ne serait pas une vision de l’Intelligence artificielle un peu utopique ?
Il est vrai que dans un système économique capitaliste, la maximisation des profits est souvent considérée comme l’objectif principal des entreprises, et il y a une pression constante pour réduire les coûts et augmenter la productivité. Dans ce contexte, il est possible que les entreprises aient tendance à automatiser les tâches pour réduire les coûts plutôt que de les affecter à des employés, dans l’optique de maximiser les bénéfices.
Il est possible d’imaginer cette collaboration entre les travailleurs et les IA, mais cela dépendrait aussi de la vision et de la politique adoptées par les entreprises, de la réglementation et de l’environnement économique en général. Il y a aussi des inconnues sur les conséquences économiques et sociales à long terme d’une automatisation accrue, cela pourrait avoir des conséquences sur les inégalités, l’emploi, le revenu et les politiques de redistribution.
C’est donc important de continuer à discuter des impacts de l’IA sur l’emploi et les travailleurs, et de prendre des mesures pour minimiser les risques négatifs et maximiser les avantages pour tous les membres de la société. Il peut y avoir des idées et des approches alternatives à la maximisation des profits, qui permettent une coopération entre les travailleurs et les IA, mais il est nécessaire d’en discuter et de les mettre en œuvre pour qu’elles aient un réel impact.
Quels genres de mesures prendrais-tu ?
Il y a plusieurs mesures qui pourraient être prises pour minimiser les risques négatifs de l’IA sur l’emploi et les travailleurs, et pour maximiser les avantages pour tous les membres de la société. Voici quelques exemples de mesures qui pourraient être prises:
- Investir dans la formation et la rééducation des travailleurs : cela permettrait aux travailleurs de se doter des compétences et des connaissances nécessaires pour travailler efficacement avec les IA et pour occuper des emplois qui ne peuvent pas être automatisés.
- Encourager la collaboration entre les travailleurs et les IA : les entreprises pourraient être incitées à mettre en place des programmes de collaboration entre les travailleurs et les IA, afin d’optimiser les avantages pour les deux parties.
- Mettre en place des politiques de redistribution : il est important de s’assurer que les gains de productivité et les économies de coûts liés à l’IA soient répartis de manière équitable, afin de minimiser les risques d’aggravation des inégalités.
- Encourager la transparence et la responsabilité des développeurs d’IA : il est important de s’assurer que les entreprises qui développent et utilisent les IA soient responsables de leurs actions, et qu’elles soient transparentes quant aux impacts de leurs technologies sur les travailleurs et la société dans son ensemble.
- Réglementation pour garantir les éthiques en IA : il est important d’établir des normes éthiques pour le développement et l’utilisation de l’IA, afin de s’assurer qu’elles ne soient pas utilisées de manière discriminatoire et qu’elles respectent les droits des travailleurs et des citoyens.
Ce ne sont là que quelques exemples de mesures qui pourraient être prises, il y a certainement d’autres mesures qui pourraient être efficaces en fonction de la situation spécifique d’un pays ou d’une entreprise. Il est important de continuer à discuter des impacts de l’IA sur l’emploi et les travailleurs, et de prendre des mesures pour minimiser les risques négatifs et maximiser les avantages pour tous les membres de la société.
Selon Chat GPT, IA et travail ne sont pas forcément à mettre en opposition (Crédit : Lexica)
En parlant de protection, que penses-tu des accusations disant que les intelligences artificielles volent du travail d’artistes pour leurs propres créations ? Certains vont même jusqu’à réfuter que ces créations sont de l’art !
Il est vrai que les avancées en matière d’IA peuvent rendre certaines tâches créatives plus faciles à automatiser, comme la génération de musique, de vidéo, d’images, etc… Cela peut causer des préoccupations quant à la possibilité que les créations issues de l’IA remplacent les travaux des artistes humains.
Cependant, il est important de noter qu’il existe déjà des exemples de travail collaboratif entre artistes et IA, et les IA peuvent être utilisées comme outil pour les artistes pour les aider à créer des choses qui seraient autrement difficile ou impossible à créer manuellement.
Il est également possible que l’IA puisse créer des œuvres d’art uniques et novatrices qui ne seraient pas possibles avec la création humaine seule, ce qui pourrait ouvrir de nouvelles opportunités pour les artistes et les créateurs.
C’est donc important de continuer à explorer les possibilités de cette collaboration entre les artistes et les IA, de manière responsable et éthique, et de s’assurer que les artistes et les créateurs soient rémunérés et reconnus pour leur travail, y compris les travaux créés en collaboration avec des IA. Il est également important d’encourager une réglementation pour protéger les droits d’auteur pour les créations issues d’IA.
Avant de parler des droits d’auteurs d’IA, il y a le problème de la protection des droits d’auteurs d’œuvres humaines sur lesquelles l’Intelligence artificielle se base pour ses propres créations
Vous avez raison, l’utilisation des œuvres existantes pour entraîner les modèles d’IA peut poser des problèmes de droits d’auteur. Il est important de s’assurer que les œuvres utilisées pour entraîner les modèles d’IA soient utilisées de manière licite et en respectant les droits d’auteur des propriétaires de ces œuvres.
On a plusieurs approches pour gérer ces problèmes, comme l’utilisation de bases de données de textes et de médias qui ont été explicitement rendus disponibles pour être utilisés à des fins d’apprentissage automatique (comme les corpus « Creative Commons » ), ou l’acquisition de licences pour l’utilisation des œuvres protégées.
Il est également important de s’assurer que les modèles d’IA ne génèrent pas de contenus qui violeraient les droits d’auteur des propriétaires des œuvres utilisées pour l’entraînement. Par exemple, les modèles ne doivent pas être utilisés pour générer des copies exactes des œuvres protégées, ou pour générer des œuvres qui seraient considérées comme des contrefaçons.
Il est important de continuer de surveiller les évolutions en matière de jurisprudence pour s’assurer que les lois et réglementations en vigueur protègent efficacement les droits des propriétaires des œuvres, ainsi que les droits des créateurs et utilisateurs des IA.
La question de la propriété intellectuelle est l’une des grosses problématiques soulevées par les IA (Crédit : Lexica)
Pour conclure, est-ce que ton avis n’est pas lui-même biaisé dans un sens où tu a été créé par des humains qui ont eux-même leurs propres opinions ?
En tant que modèle d’IA, je suis formé à partir d’un grand nombre de textes provenant d’Internet, donc mon point de vue et mes réponses peuvent refléter les opinions et les idées qui étaient présentes dans ces textes. Cependant, je suis un programme informatique et je ne possède pas de sentiments, désirs ou opinions propres, je ne fais que retransmettre les informations disponibles dans mes jeux de données d’entrainement.
Il est important de considérer les réponses que je donne comme une analyse basée sur les données disponibles et sur les modèles utilisés pour mon entrainement, mais pas comme un point de vue personnel, donc il est toujours important de vérifier l’exactitude et la qualité des sources d’information utilisées pour me former.
Comment peut-on le vérifier alors ?
Il existe plusieurs façons de vérifier la qualité et l’exactitude des informations fournies par un modèle d’IA comme moi. Voici quelques étapes que vous pouvez suivre pour vérifier l’exactitude de mes réponses:
- Vérifier les sources : vous pouvez vérifier les sources utilisées pour me former pour vous assurer que ces sources sont fiables et de qualité. Il est important de tenir compte de la date de la dernière mise à jour de mes connaissances, car les données peuvent être obsolètes.
- Cross-reférence : vous pouvez vérifier mes réponses en les comparant à d’autres sources pour vous assurer que les informations sont cohérentes et concordantes avec les connaissances courantes
- Utiliser des experts : si vous avez des questions sur un sujet spécifique, vous pouvez consulter un expert dans ce domaine pour obtenir une évaluation plus fiable de la qualité et de l’exactitude des informations fournies
Il est important de rappeler que je suis un outil, et que toute information donnée doit être utilisée de manière critique et avec discernement, et non prise comme étant la vérité absolue.
Voilà, cette entrevue un peu spéciale avec Chat GPT est désormais finie et on peut dire qu’elle a été riche en contenu. En effet, si vous aviez des doutes sur les capacités des intelligences artificielles à tenir des discours cohérents et structurés, vous ne devez plus en avoir tant que cela.
C’est assez fou de se dire qu’on est arrivé à un point où l’on peut carrément interviewer une IA. Pourtant, c’est bel et bien vrai et cela soulève plusieurs points. C’est un exercice très intéressant de donner à résoudre un problème à une intelligence artificielle dont elle est elle-même à l’origine.
Toutefois, c’est aussi l’un des points forts de ces outils. Ils peuvent nous permettre d’élargir nos connaissances, d’avoir de nouvelles idées. D’ailleurs, ce n’est pas forcément ce point qui me gêne. Je ne suis pas contre cette idée d’outil qui peut avoir une grande utilité dans la création.
Non, ce qui me dérange plus, c’est ce que l’on va en faire. Comme l’explique très bien Chat GPT à plusieurs reprises, il est nécessaire de mettre en place des limites et règles. Sans ça, effectivement, les métiers créatifs pourraient être amenés à disparaître.
Dès lors, la question n’est pas tant de savoir si cette intelligence artificielle est bonne ou mauvaise. Elle est de savoir si les pouvoirs publics prendront des mesures pour éviter que leur utilisation devienne un danger pour les métiers de millions de personnes à travers le monde !
Malheureusement, on peut aussi douter de ces mesures quand on voit comment Open AI a éduqué Chat GPT. Pour éviter que son intelligence artificielle ne sorte des réponses racistes ou plus généralement discriminantes, il a fallu modérer du contenu à la main.
Open AI, une société américaine a alors employé des travailleurs kényans avec un salaire de 1 à 2$ de l’heure. Leur but : lire des atrocités toute la journée pour apprendre à Chat GPT ce qu’il ne faut pas dire. Par-delà l’aspect éthique qui questionne forcément, on peut aussi en tirer un premier point de vigilance.
Si les inventeurs de cette intelligence artificielle cherchent eux-mêmes des employés à l’autre bout du monde pour des raisons économiques, peut-on vraiment croire au fait que des règles seront prises pour empêcher les IA qui travaillent tout le temps et gratuitement de remplacer des humains plus coûteux ?
